TABLE DES MATIÈRES

Volume 58 Fascicule 1
Janvier-avril 2006

SOMMAIRE

Premier d’une série d’études, cet article propose de relire la Lettre aux Galates dans une perspective narratologique, en adoptant et adaptant certains outils de l’analyse littéraire des récits. Parmi toutes les lettres de Paul, Ga 1–2 est le passage qui se rapproche le plus d’un récit. Il s’agit donc : 1) de montrer la manière dont la narrativité de Ga 1–2 a été traitée jusqu’ici (c’est-à-dire de manière tangentielle, occasionnelle et non systématique); 2) de vérifier que Ga 1–2 rencontre les critères proposés par le théoricien Jean-Michel Adam pour identifier un récit; 3) de formuler à partir de Ga 1–2 une hypothèse de lecture résolument narratologique pour l’ensemble de la lettre : pour convaincre les Galates d’être fidèles à leur propre histoire, le narrateur propose une mise en récit qui entrelace son histoire et la leur, de manière à créer un effet d’identification. Paul se raconte pour reconstruire un « nous » fracturé : « Soyez comme moi ! Mon histoire, c’est aussi la vôtre, ou plutôt, c’est notre histoire. »

SUMMARY

This paper is the first of a series. It intends to read anew Galatians in a narratological perspective, adopting and adapting some tools from literary analysis of narratives. In all the Pauline corpus, Gal 1-2 is the text which is the closest to a narrative. The goal of the paper is threefold: 1) to show how the narrativity of Gal 1-2 has been approached up until now (i.e. only tangentially, occasionally and unsystematically); 2) to verify that Gal 1-2 respects the criteria proposed by the French theorist Jean-Michel Adam to identify a narrative; 3) taking Ga 1-2 as a point of departure, to construct a narratological hypothesis for Galatians as a whole: the narrator wants to convince the Galatians to be faithful to their own story, and so he creates a narrative which intertwines his own story with theirs, thus inducing an identification process. Paul talks about himself in order to rebuild a fractured “we”: “Be like me! My story is also yours, or rather, it is our story.”

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SUMMARY

Vincent de Contenson (1641-1674) was a systematic theologian who lived and worked in the Baroque age of spirituality and evangelization. A dedicated student of Aquinas, he composed a theology that would be an exposition of Thomism, a study of contemporary issues, and a spirituality. He complemented the important topics of the Summa theologiae with reflections drawn from spiritual writers, and so his sole but multi-volume work, Theologia mentis et cordis, holds a system of dogmatic, moral and apologetic theology as well as writings and themes in spirituality. He represents an unusual and different thinker in the history of Thomism, a concluding moment to the preceding age of commentaries, and a little-known direction within the renaissance of Francophone Thomism in the seventeenth century.

SOMMAIRE

Vincent de Contenson (1641-1674) est un théologien systématique qui a vécu et travaillé à l’âge baroque de la spiritualité et de l’évangélisation. Disciple fervent de Thomas d’Aquin, l’œuvre théologique qu’il a bâtie tient à la fois de l’approfondissement de la pensée thomiste, de l’étude de questions contemporaines et de la spiritualité. Ses réflexions inspirées d’auteurs spirituels fournissent un complément sur certains thèmes importants de la Summa Theologiae, et son œuvre unique en plusieurs volumes, Theologia mentis et cordis, constitue un apport systématique, tant du point de vue de la théologie dogmatique, de la morale et de l’apologétique que de la littérature spirituelle. Contenson représente, dans l’histoire du thomisme, un mode de pensée différent et inhabituel à la fin d’une prériode dominée par des commentateurs de même qu’une orientation peu connue au sein de la renaissance du thomisme français au 17e siècle.

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SOMMAIRE

Michel de Certeau assume les thèmes d’altérité, d’absence, d’énonciation, de deuil et de corps dans une véritable « composition de lieu » sur l’acte du ‘dire’ mystique, à travers son analyse des textes des 16e et 17e siècles tels que ceux du jésuite Jean-Joseph Surin. Le désir mystique qui vise un Autre « nécessaire et manquant » produit des écritures qui portent les traces de son passage. De Certeau met à profit son érudition multidisciplinaire, histoire, psychanalyse, anthropologie et théologie, pour débusquer les tours et tactiques de cette manière de parler propre aux mystiques. Ainsi prépare-t-il les prolégomènes à une critique radicale de notre époque. L’ouverture à l’autre, et plus particulièrement à Dieu, est l’horizon fondamental de son approche. Comme l’a bien vu Ahearne, le rapport à l’autre pour de Certeau est essentiel à la constitution du sujet individuel et collectif.

SUMMARY

According to Michel de Certeau, otherness, absence, utterance, grieving and even the body are basic elements for understanding mystical experience, especially in 16th- and 17th- century France, mainly with reference to the life and work of Jean-Joseph Surin, s.j. Mystical desire of an Other – both necessary and yet missing – gives rise to writings that bear witness to the Other. De Certeau’s profound knowledge of many areas of human sciences, mainly history, psychoanalysis, anthropology and theology, allows him to decipher the various strategies of writing used in the mystical speech of these early modern mystics. Thus, he sets the stage for a new insight into today’s culture and society. To be open to the other – particularly to God – is the proper horizon for de Certeau’s approach. As Ahearne says, Certeau draws from the mystics an understanding of the human subject as always constituted by, and dependent on, the Other.

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SUMMARY

The aim of this article is to propose that a reflection on acts of understanding offers an avenue for dialogue between modern science and theology. Recognizing from the beginning that modern science and theology effect understanding as distinct disciplines, the article consists of two major parts. First, the article explores how the natural sciences both at the level of their use of theory and at the level of their commitment as scientific communities contribute to the originality and surplus of understanding. Secondly, the article explores how theology in its appeal to the notion of creation and analogical understanding crafts an intelligibility whose reference is the surplus of God’s love. By showing how both science and theology testify to the generosity and integrity of understanding, the article points to an existential lieu where both partners can recognize, in the authentic quest of the other, a reference common to their own efforts.

SOMMAIRE

Cet article propose qu’une réflexion sur les actes de compréhension s’annonce comme lieu privilégié d’une rencontre entre la science et la théologie. Conscient dès le début que la science et la théologie répondent comme disciplines distinctes aux exigences de la compréhension, l’article se divise en deux parties majeures. La première explore comment la science favorise l’originalité et l’excès du sens, aussi bien au plan de la construction des théories qu’au plan de l’expérience effective de la communauté scientifique. Dans la deuxième partie, l’article démontre comment la théologie se sert d’une notion de création ainsi que d’une connaissance analogique pour interpréter l’intelligibilité de l’excès de l’amour trinitaire. En démontrant comment les deux disciplines témoignent de la générosité et de l’intégrité de l’acte de compréhension, l’article vise un lieu existentiel où l’un pourrait reconnaître dans l’autre une référence qui fait partie d’un compréhension authentique du soi.

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