ARTICLES |
Qohélet 1,18. Histoire du texte et de son interprétation |
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Hervé Tremblay, o.p. | sommaire |
Remarques sur la formalisation de Qo 1,18 : « Qui augmente la connaissance augmente la souffrance » |
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Jean-François Méthot | sommaire |
Les passions de la connaissance : Thomas d’Aquin, lecteur de Qohélet 1,18 |
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Maxime Allard, o.p. | sommaire |
Les promesses de la médecine : plus de science, moins de souffrance? |
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Didier Caenepeel | sommaire |
La souffrance comme voie d’accès au réel chez Simone Weil et Paul de Tarse |
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Daniel Cadrin, o.p. | sommaire |
Heidegger, James, and Ryle on the Problem of Science and the Everyday World 71-85 | |
Richard Sembera | sommaire |
COMPTES RENDUS |
Philosophie Francisco J. Ayala, Darwin and Intelligent DesignChristopher Kelly Pederito A. Aparece, Teaching, Learning and Community. An Examination of Wittgensteinian Themes Applied to the Philosophy of Education Jean-François Méthot Pederito A. Aparece, Teaching, Learning and Community. An Examination of Wittgensteinian Themes Applied to the Philosophy of Education Jean-François Méthot Paul Boghossian, Fear of Knowledge: Against Relativism and Constructivism Travis Dumsday Theodore L. Brown, Making Truth-Metaphor in Science Claude Plante John R. Thelin, A History of American Higher Education Jennifer Eustis Theologie Andreas Dettwiler, Jean-Daniel Kaestli, Daniel Marguerat (éd.), Paul, une théologie en constructionJean Doutre Marc Rastoin, Tarse et Jérusalem. La double culture de l’apôtre Paul en Galates 3,6-4,7 Jean Doutre Angus Paddison, Theological Hermeneutics and I Thessalonians Jean Doutre Douglas A. Campbell, The Quest for Paul's Gospel : A Suggested Strategy Jean Doutre Jean-Marc Aveline, L'enjeu christologique en théologie des religions. Le débat Tillich-Troeltsch Louis Roy, o.p. Glenn Hughes, Transcendence and History: The Search for Ultimacy from Ancient Societies to Postmodernity SEQ CHAPTER \h \r 1 |
SOMMAIRES |
SUMMARY
This article studies Qo 1:18 about the relationship between knowledge and suffering, first in its Hebrew text, in order to understand its meaning, then in its different translations: the Greek Septuagint and the Latin Vulgata, in order to understand their meaning and basis, finally in the targum. If the tendencies to pick up Qohelet’s bold assessment are obvious in the targum, they might have begun, in a subtle way, in the Greek Septuagint.
SOMMAIRE
Cet article étudie Qo 1,18 sur les relations entre la connaissance et la souffrance, d’abord dans son texte hébreu, afin d’en préciser le sens, ensuite dans les traductions grecque de la Septante et latine de la Vulgate, afin d’essayer d’en comprendre le sens et les motifs, enfin dans le targum. Si les tendances à récupérer l’affirmation audacieuse de Qohélet sont évidentes dans le targum, elles ont peut-être commencé, subtilement, dans la Septante grecque.
Remarques sur la formalisation de Qo 1,18 : « Qui augmente la connaissance augmente la souffrance »
SOMMAIRE
Ce travail tente de formaliser la proposition en langage logique élémentaire, ou calcul des prédicats. Le but de cet exercice n’est que de clarifier le statut, la structure et les relations logiques à l’intérieur de cette proposition. Le résultat de cette analyse est que cette phrase est sous-déterminée du point de vue de sa structure logique et de la définition de ses prédicats. Cela ne signifie pas qu’elle soit absurde, mais plutôt qu’elle appelle un traitement complémentaire exégétique, sémiotique et herméneutique.
SUMMARY
This paper attempts to formalize the proposition under study in elementary logic. The goal of the exercise is to clarify the logical status, the structure and the relations within the proposition. The result of this analysis is that the sentence is under-determined in terms of its logical structure and of the definition of its predicates. This does not make it nonsense, but rather shows that it calls for a larger treatment, notably in semiotics, hermeneutics and exegesis.
Les passions de la connaissance : Thomas d’Aquin, lecteur de Qohélet 1,18
SOMMAIRE
Le savoir peut attrister. Dans la Bible, Qohélet l’énonce en 1,18. Dans la Somme théologique de Thomas d’Aquin (IaIIae, q. 38, a. 4), ce verset est invoqué en guise d’objection au caractère thérapeutique de la connaissance de la vérité pour remédier à la tristesse. Portant attention à l’économie complexe de la mise en discours des passions, nous tentons ici une lecture qui ne se veut pas une simple analyse philologique de l’écho de Qohélet 1,18 dans l’œuvre de Thomas d’Aquin. Nous inscrivons la négociation thomasienne dans une réflexion plus large sur le statut anthropologique et existentiel des rapports entre passions, savoir et valences éthiques.
SUMMARY
Knowledge may sadden. Qohelet sides with this affirmation in 1:18. Thomas Aquinas, in Summa theologiae (IaIIae, q. 38, a.4), a discussion of remedies for sorrow, uses this verse as an objection against the therapeutic value of knowledge of truth. Paying close attention to the structure of the treatise on passions, we attempt a reading of Qohelet 1:18 in Aquinas. We interpret Aquinas’ texts by integrating them in a wider reflection on the anthropological and existential status of the relations between passions, knowledge and ethics.
Les promesses de la médecine : plus de science, moins de souffrance?
SOMMAIRE
Cet article aborde, dans une perspective éthique, le rapport entre connaissance et souffrance dans le champ de la médecine contemporaine. L’accroissement des connaissances théoriques et pratiques dans le domaine médical conduit-il à une diminution de la souffrance de ceux qui sont pris en charge par une médecine gagnant en efficacité et en performance ? Les progrès des sciences biomédicales font naître des attentes et des rêves quant à une certaine maîtrise de la souffrance. Pour ne pas transformer des succès en promesses non tenues, le rapport entre connaissance et souffrance, tel qu’il se trouve thématisé et médiatisé aujourd’hui par la médecine, doit se penser au creuset d’une relation soignante inscrite dans le registre de la parole.
SUMMARY
This article approaches, from an ethical point of view, the relationship between knowledge and suffering in the field of contemporary medicine. Does the increase in theoretical and practical knowledge in the medical field lead to a reduction in the suffering of those which are dealt with by a medicine gaining in effectiveness and performance? The biomedical advances in knowledge give birth to expectations and dreams for a certain mastery of the suffering. To avoid transforming successes into not held promises, the relationship between knowledge and suffering, such as it is thematized and mediatized today by medicine, must be thought through and scrutinized from the perspective of the care relation where speech and language are central.
La souffrance comme voie d’accès au réel chez Simone Weil et Paul de TarseSOMMAIRE
Paul de Tarse et Simone Weil : deux auteurs éloignés dans le temps. Qu’ont-ils en commun? Les deux sont des juifs militants, travailleurs intellectuels et manuels, indépendants d’esprit et soucieux de la liberté de l’individu. Mais aussi, autour du Christ en croix et de sa kénose, tous deux font des liens particuliers entre la connaissance et la souffrance. Ces liens s’inscrivent dans une démarche spirituelle. Malgré ce rapprochement, des différences fondamentales demeurent entre ces deux penseurs, entre autres en regard de l’eschatologie et de la communauté.
SUMMARY
Paul of Tarsus and Simone Weil : two writers from very different times. What do they have in common? Both are Jewish and militant, intellectual and manual workers, with an independent mind and concerned by individual freedom. But also, in relationships to Christ on the cross and his kenosis, both made specific links between knowing and suffering. These links are part of a spiritual process. In spite of this connection, fundamental differences remain between those two thinkers, especially as regards eschatology and community.
Heidegger, James, and Ryle on the Problem of Science and the Everyday World 71-85SUMMARY
We live in a world that is populated by familiar things—other people, houses, trees, animals, and stars. It is not a world of sub-atomic particles, relativistic phenomena, or biochemical events. Nonetheless, what little we understand of such things as scientific lay people has a peculiar effect on our experience of the everyday world. All too often we deny our faith in the everyday point of view in order to make room for scientific knowledge. In the course of this paper I present a critical summary of three replies to the challenge of scientific methodology: the replies of Martin Heidegger, William James, and Gilbert Ryle. In my conclusion I will briefly discuss a possible and partial resolution of the conflict between science and the everyday world.
SOMMAIRE
Nous vivons dans un monde où nous sommes entourés par une multitude d'êtres familiers – autres personnes, maisons, arbres, animaux, étoiles. Ce monde n'est pas celui des particules subatomiques, des phénomènes de relativité, ou des évènements biochimiques. Mais le peu que nous pouvons en comprendre d’un point de vue scientifique n’en a pas moins des répercussions sur notre expérience du monde au quotidien. Beaucoup trop souvent nous abdiquons notre foi dans cette expérience au profit de la connaissance scientifique. Dans cet article, je présente un aperçu critique de trois réponses au problème de la tension entre méthodologie scientifique et expérience quotidienne: celles de Martin Heidegger, de William James, et de Gilbert Ryle. En conclusion je proposerai une solution possible et partielle de ce conflit.