TABLE DES MATIÈRES

Volume 61 Fascicule 1
janvier - avril 2009

Summary

In 2005 the American Maritain Association asked me for a talk on "St Thomas and the renewal of Metaphysics." They wanted something to help them appreciate Pope John Paul II's notion in Fides et ratio that a philosophy consonant with the Word of God must recover its full "metaphysical range." In the paper I contend that, given the nature of the human mind, and especially given that ours is a fallen nature, metaphysics stands constantly in need of defense and renewal. I recall the situation described by Plato in his time. I mention as well the status of such knowledge as indicated by St. Thomas in the Summa theologiae. I consult the views of Jacques Maritain concerning the importance of the sense of truth (views originally solicited from him by Pope Paul VI at the time of the Vatican Council II). I conclude with suggestions for renewed exploration of St. Thomas’s teaching on divine transcendence and the product of divine creation, this as my response to the call of Pope John Paul II in Fides et Ratio.

Sommaire

En 2005, l’American Maritain Association me demanda un exposé sur « saint Thomas d’Aquin et le renouveau de la métaphysique ». On souhaitait quelques réflexions en regard de l’enseignement du pape Jean Paul II dans l’encyclique Fides et Ratio (paragraphe 83), selon lequel une philosophie en harmonie avec la parole de Dieu devait retrouver sa portée « authentiquement métaphysique ». Étant donné la nature de l’esprit humain et surtout le caractère blessé de notre nature, la métaphysique a besoin constamment de défense et de renouveau. L’article rappelle la situation décrite par Platon en son temps et la condition de la connaissance métaphysique telle que décrite par s. Thomas dans la Somme de théologie. Je me réfère également aux enseignements de Jacques Maritain sur l’importance du sens de la vérité (dans une réponse au pape Paul VI qui l’avait consulté au temps du Concile Vatican II). Je conclus avec quelques suggestions de renouveau à propos de la transcendance divine et du produit de la création divine.

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À la faveur d’une question sur l’existence de l’individualité, ce texte interroge le postulat dominant des sociétés démocratiques en cherchant ce qui, d’un point de vue ontologique, fonde l’individualité. Il s’agit de montrer que l’interprétation contemporaine de l’individualité, notamment appuyée sur l’égologie transcendantale de Husserl, voile un pan entier de sa structure d’être. En s’appuyant sur les recherches de Michel Henry et sur la base d’une lecture immanente de l’individualité, ce texte tente donc de repérer la part occultée du singulier : l’immanence s’imposant comme sa condition de possibilité, c’est-à-dire comme le fondement de l’individualité. Nous concluons que ce déplacement analytique est à la clef de l’établissement d’un nouveau rapport-au-monde où l’individu (re)trouve sa place au cœur de la Vie.

Summary

By questioning the existence of individuality, this text approaches the dominant postulate of democratic societies by looking, from an ontological point of view, at the basis of individuality. It shows that the contemporary interpretation of the individuality, influenced by the transcendental egology of Husserl, veils a whole part of its structure of being. From Michel Henry's researches, and on the basis of an immanent reading of individuality, this text thus tries to track down the hidden part of the singular: the immanence standing out as its condition of possibility, that is as the foundation of individuality. We conclude that this analytical displacement is the condition of the establishment of a new rapport-au-monde where the individual finds his place in the Life.

Summary

Book 10 of the Confessions of Augustine is the object of a phenomenological interpretation by Heidegger. At Freiburg in 1921, Heidegger gave a lecture course entitled “Augustine and Neo-platonism.” Heidegger’s objective is to uncover Augustine’s distortion of Christian experience under the influence of neo-platonic philosophy. However, a careful reading of Augustine’s text brings out its conformity with Christian teaching and its dependence on the Bible (the Psalms and Pauline writings). Augustine maintains contact with the Christian experiences of searching for happiness, of temptation and of sin; he does not allow himself to be carried away by metaphysical abstractions.

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Le livre X des Confessions d’Augustin est l’objet d’une interprétation phénoménologique par Heidegger. À Freiburg en 1921, ce dernier donne un cours intitulé « Augustin et le néo-platonisme ». Heidegger prétend qu’Augustin déforme l’expérience chrétienne sous l’influence de la pensée grecque et néo-platonicienne. Cependant, une lecture attentive du texte d’Augustin fait ressortir sa conformité avec la doctrine chrétienne et sa dépendance à l’égard de la Bible (les psaumes et les écrits pauliniens). Augustin maintient le contact avec l’expérience chrétienne de la recherche du bonheur, de la tentation et du péché; il ne se laisse pas entraîner par les abstractions métaphysiques néo-platoniciennes.

Quelques réflexions sur le pluralisme inter- et intra religieux à partir des études comparatives sur le Qohélet - II. Le pluralisme intrareligieux

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Cet article présente une synthèse des études comparées entre, d’une part, le livre de Qo et les textes extrabibliques et, d’autre part, le livre de Qo et le reste de la Bible. À la suite de cette double synthèse, il propose une réflexion sur le pluralisme inter et intrareligieux.

Summary

This article presents a synthesis of the comparative studies between, on the one hand, the book of Qohelet and the extrabiblical texts, and, on the other hand, the book of Qohelet and the rest of the Bible. Following this double synthesis, this article suggests a reflection about inter- and intrareligious pluralism.

Yahvé contre Baal ? Ou plutôt Yahvé à la place de Baal ? Jalons pour la naissance d’un monothéisme - II. Le conflit entre Canaan/Baal et Israël/Yahvé selon les textes

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Cet article fait dialoguer les conclusions de divers champs de recherche. Si Baal est le dieu de Canaan, Yahvé n’est pas originaire de cette région mais aurait été « importé » du sud. Le peuple d’Israël ne serait pas venu de l’extérieur du pays mais serait le produit d’une scission interne de la société cananéenne. Lors d’un processus de distinction ethnique et religieuse de plusieurs siècles, Yahvé aurait été adopté par les Israélites. Ce faisant, il leur donnait une nouvelle identité. Le chemin vers le monothéisme était commencé.

Summary

This article puts together the conclusions of different fields of research. If Baal is the god of Canaan, Yahwe is not from there and was “imported” from the South. The people of Israel did not come from outside of the country but was the product of an inner division of the Canaanite society. In a process of ethnic and religious distinction that lasted many centuries, Yahwe was adopted as the national god by the Israelites. This gave them a new identity. The road toward monotheism had begun.

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