ARTICLES |
L’autre : étranger ou ennemi? |
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Françoise Dastur | sommaire | |
Plotinus on Imagination, Memory and Consciousness. The Double Phantasia of IV 3 [27], 31-32 |
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Daniel Régnier | sommaire | |
Transhumanism and the Metaphysics of the Human Person |
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William Sweet | sommaire | |
Bélial ou vaurien? Apports d’une analyse structurelle de l’épilogue de la lettre halakique (4Q394-399) |
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Francis Daoust | sommaire | |
D’un dimanche à l’autre (Jean 20,1-29). Analyse des structures stylistiques et du processus de symbolisation |
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Marc Girard | sommaire | |
Pionius Polycarpi imitator: References to Martyrium Polycarpi in Martyrium Pionii |
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Jan M. Kolowski | sommaire | |
The Martyrdom of Polycarp as Communal, Moral Formation |
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Paul A. Hartog | sommaire | |
RECENSIONS ET COMPTES RENDUS |
Mohammad Ali Amir-Moezzi et Christian Jambet, Qu’est-ce que le shî’isme? Maurice Borrmans Diego R. Sarrió Cucarella, Muslim-Christian Polemics across the Mediterranean, The Splendid Replies of Shihâb al-Dîn al-Qarâfî (d. 684/1285) Maurice Borrmans Jacqueline Chabbi, Le Coran décrypté. Figures bibliques en Arabie. Maurice Borrmans Daniel de smet et Mohammed Ali Amir-Moezzi (dir.), Controverses sur les écritures canoniques de l’islam, coll. « Islam / Nouvelles approches ». Maurice Borrmans Marie-Thérèse et Dominique Urvoy, La mésentente. Dictionnaire des difficultés doctrinales du dialogue islamo-chrétien. Maurice Borrmans Michael Cook, Ancient Religions, Modern Politics, The Islamic Case in Comparative Perspective, Maurice Borrmans Alberto Fabio Ambrosio, Soufis à Istanbul hier, aujourd’hui. Des hommes et des lieux. XIIIe-XXIe siècle. Maurice Borrmans Alioune Bah, La réception théologique et philosophique de l'islam en Europe à l'époque moderne. Maurice Borrmans |
SOMMAIRES |
SOMMAIRE
La réflexion proposée ici se
penche d’abord sur la question des rapports avec les autres en général
puis sur celle des rapports avec l’étranger. Après avoir abordé diverses
approches philosophiques de ces réalités, en particulier celle de
Maurice Merleau-Ponty, elle s’applique à approfondir et à définir de
façon plus précise la notion d’« étranger ».
SUMMARY
The present contribution consists of two parts. The first one is a reflection on the relations to others in general and to strangers in particular. The second part, after examining a few philosophical approaches of those realities, especially Maurice Merleau-Ponty’s, endeavours to deepen and define more precisely the notion of “stranger”.
SOMMAIRE
Dans le Traité 27 (IV 3), Problèmes à propos de l’âme Plotin affirme que l’âme humaine possède deux puissances d’imagination. Les chercheurs en philosophie ancienne restent perplexes au sujet de cette position radicale. Dans cette étude, je propose que la doctrine plotinienne de l’imagination double se laissera mieux comprendre si nous sommes conscient que, d’abord, Plotin invoque l’imagination pour expliquer la conscience humaine, et, ensuite, que la conscience selon Plotin est toujours en quelque sorte morale. Enfin, je montre que dans la formulation de sa position à propos de l’imagination double Plotin puise à des conceptions élaborées par Alexandre d’Aphrodise qui, lui, avait retravaillé la notion aristotélicienne de l’imagination à la lumière de la pensée stoïcienne sur la psychologie morale.
SUMMARY
In Ennead IV 3 (27) Problems Concerning the Soul I,Plotinus asserts that the soul has two powers of imagination. This radical position has occasioned much perplexity amongst scholars of Ancient philosophy. In this paper, I argue that we can better understand Plotinus’ doctrine of the double imagination if are aware, first, that for Plotinus invokes imagination to explain consciousness and, secondly, that for Plotinus human consciousness is always in some way a moral consciousness. Finally, I argue that in formulating this position Plotinus draws on conceptual materials provided to him by Alexander of Aphrodisias who in his De Anima interprets the Aristotelian notion of imagination in light of Stoic doctrines concerning the role of imagination in moral psychology.
Transhumanism and the Metaphysics of the Human Person
SOMMAIRE
Le “transhumanisme” est un mouvement récent et populaire, de caractère intellectuel, culturel et philosophique, qui se propose de permettre à l’humanité “le contrôle de sa propre évolution” et ainsi de “transformer fondamentalement" ou de "repenser" la condition humaine. Cet article décrit brièvement certains des principaux arguments en faveur du transhumanisme, avant de passer à une analyse critique de ses présupposés majeurs. Il conclut en proposant comme réponse au transhumanisme un "humanisme personnaliste," qui se concentre sur la personne humaine en tant qu’être incarné.
SUMMARY
“Transhumanism” is a recent popular intellectual, cultural, and philosophical movement that proposes to put humans “in control of their own evolution” and thereby “fundamentally transform” or “redesign” the human condition. This paper briefly outlines some of the principal arguments for transhumanism, before turning to an analysis and critique of its key assumptions. It concludes with a response to transhumanism that the author calls ‘personalistic humanism,’ that focuses on the human person as an embodied being.
Bélial ou vaurien? Apports d’une analyse structurelle de l’épilogue de la lettre halakique (4Q394-399)
SOMMAIRE
Dans les manuscrits de la mer Morte, le terme בליעל ne désigne pas toujours un personnage mauvais et hostile, mais se réfère parfois au concept abstrait de la nullité et de la méchanceté, comme il le fait habituellement dans la Bible hébraïque. À titre d’exemple, une analyse structurelle de l’épilogue de la Lettre halakhique (4QMMT) démontre que l’emploi du terme בליעל à la ligne C 29 du texte composite devrait être traduit par le nom commun « vaurien » plutôt que par le nom propre « Bélial ». L’étude de la structure et des différentes articulations internes de l’épilogue révèle que le terme בליעל se situe dans un triple contexte de mise en pratique légale, de droiture éthique et de discernement intellectuel permettant l’application adéquate, juste et éclairée des ordonnances de la Torah.
Summary
In the Dead Sea scrolls, the word בליעל doesn’t always apply to an evil and hostile character but sometimes designates the abstract ethical notion of worthlessness and wrongdoing, as it usually does in the Hebrew Bible. For instance, the structural analysis of the epilogue of the Halakhic Letter (4QMMT) reveals that the use of the word בליעל in line C 29 of the composite text should be translated by the common noun “worthlessness” instead of the usual proper name “Belial”. The assessment of the structure and inner organization of the epilogue shows that the word בליעל appears in the triple context of legal practice, ethical righteousness, and intellectual judgment allowing the proper, just and enlightened observation of the prescriptions of the Torah.
D’un dimanche à l’autre (Jean 20,1-29). Analyse des structures stylistiques et du processus de symbolisation
SOMMAIRE
Dans une première partie, l’auteur, utilisant une méthode de critique structurelle, cherche à démontrer l’unité de composition et la cohérence du chapitre 20 du quatrième évangile. Celui-ci se divise en deux sections (v. 1-18, 19-29), l’une et l’autre épousant la forme d’un triptyque. Cela dit, une double excroissance, l’une hypothétique (v. 16d-17), l’autre plus évidente (v. 21-23), ouvre la porte à une possible harmonisation d’une approche synchronique et d’une approche diachronique. Cela illustre le principe selon lequel l’heuristique des procédés de composition du texte dans son état final peut permettre de reprendre la problématique historico-rédactionnelle sur une base, si possible, encore plus rigoureuse. La seconde partie consiste en une brève analyse des principaux symboles utilisés dans le chapitre : symboles de choses, de personnages, de couleurs, de gestes et de chiffres.
SUMMARY
The present contribution consists of two parts. The first one, based on a systematic analysis of stylistic structures, tries to demonstrate within the Gospel of John the unity and coherence of chapter 20. This one is made up of two sections (vv. 1-18, 19-29), each one shaped up as a triptych. But even so, the analysis seems to diagnose two outgrowths in the text : the first one (vv. 16d-17) is nothing but a mere hypothesis, but the second one (vv. 21-23) is more evident. Such an observation could confirm the principle according to which the heuristics of structures can pave the way to a more rigorous redaktionsgeschichtlich approach in the exegesis of Scripture; in other words, synchrony and diachrony are not incompatible, provided that we begin with synchrony. As for the second part of the article, it proposes a short analysis of the main symbols used in chapter 20 : symbols of things, characters, colors, gestures and numbers.
On the martyrdom of polycarpSOMMAIRE
Des spécialistes ont depuis longtemps noté une dépendance littéraire du Martyre de Pion à l’égard du Martyre de Polycarpe. Jusqu’à maintenant, cependant, aucune étude n’a encore été consacrée spécifiquement à cet aspect précis. L’étude qui précède énumère l’ensemble des parallèles et des références relevés précédemment et en examine un certain nombre d’autres qui n’ont pas encore été signalés. En démontrant l’étendue et la profondeur des dépendances ainsi identifiées, cette étude suggère que le Martyre de Polycarpe dut constituer à Smyrne au 3e siècle un récit de martyre largement connu dont l’influence dut s’avérer marquante. Cette observation fournit un indice en faveur d’une datation antérieure plutôt que postérieure du Martyre de Polycarpe. Il faut supposer qu’une période de temps assez considérable dut s’écouler pour ainsi permettre à ce récit d’exercer une telle influence et de devenir un texte normatif.
SUMMARY
Scholars have long noticed a literary dependence of Martyrium Pionii upon Martyrium Polycarpi. Until now, however, no specialized study has been devoted to this issue. The present article aims to fill this gap in scholarship. The parallels and references to Martyrium Polycarpi within Martyrium Pionii previously noted by scholars are enumerated. Moreover, additional parallels, formerly unnoticed, are also examined. This fuller investigation, by demonstrating both a breadth and depth of dependency hitherto unacknowledged, suggests that Martyrium Polycarpi must have functioned in mid-third century Smyrna as a widely known martyrological text of formative influence. This observation can be advanced as an evidence for an earlier rather than later dating of Martyrium Polycarpi. A significant amount of time must have elapsed, allowing Martyrium Polycarpi to have become a formative influence and a normative text.
The Martyrdom of Polycarp as Communal, Moral FormationSOMMAIRE
L’approche traditionnelle des chercheurs dans l’étude du Martyre de Polycarpe, a surtout consisté à y recueillir des informations d’ordre historique sur la mort de Polycarpe, évêque de Smyrne. Un certain nombre de données manifestent cependant que l’objectif fondamental de cette œuvre, au delà du portrait personnel d’un responsable d’Église, oriente du côté de la communauté et de la formation morale. Cet objectif se reflète dans l’ouverture de la lettre (encore accentué par le thème à portée communautaire du « séjour ») et dans l’usage qui est fait tout au long dans une perspective collective des pronoms personnels de première personne du pluriel. L’attention aux réalités de la communauté, de l’identité et de la formation morale se manifeste en outre à travers les désignations récurrentes des chrétiens comme « race » unique, peuple « élu », communauté distincte à la fois des Juifs, des païens et de leurs « coutumes ». La visée pédagogique d’ordre moral privilégie fait une place privilégiée à l’imitation d’un martyre « selon l’Évangile » (une mort noble dans une perspective communautaire). Tout un ensemble de vertus sont attribuées à la fois aux martyrs en particulier et plus généralement à la communauté chrétienne, appelée à son tour à imiter ces derniers.
SUMMARY
Scholars have traditionally examined the Martyrdom of Polycarp for historical information concerning the personal demise of Polycarp, bishop of Smyrna. Yet various evidences orient the work’s ultimate purpose beyond the portrayal of an individual leader and toward communal, moral formation. This focus is reflected in the letter opening (heightened by the communal trait of “sojourning”) and in the collective use of first-person plural pronouns throughout. Community-identity-formation is further manifested in the recurring notions of Christians as a unique “race,” an “elect” people, and a community distinct from both Jews and pagans and their “customs.” The moral import of the narrative centers upon imitating a martyrdom “according to the Gospel” (a noble death with a communal focus). An array of virtues are attributed both to the martyrs in particular and more generally to the Christian community, who in turn were to imitate the martyrs.